Sommaire
- 1 Avant le départ : un circuit de 2,4 km qui annonce la couleur
- 2 Départ : ça tourne, ça relance, ça étire le paquet
- 3 Le vent : là où ça devient sérieux
- 4 Le rythme devient infernal : je glisse vers l’arrière
- 5 Derrière : la chasse et la gestion
- 6 Prendre un tour : la réalité d’un circuit court
- 7 Les derniers kilomètres : finir, encaisser, apprendre
- 8 Analyse à froid
- 9 Matériel & gestion
- 10 Conclusion : 11 minutes dans le peloton… et une suite logique
Un circuit court, plat, nerveux. Des virages partout. Du vent. Et une réalité simple : en catégorie 3, tu peux te faire sortir du peloton sans même avoir le temps de comprendre ce qui t’arrive.
À Mérignac, je voulais “faire la course”, rester dans le paquet, apprendre à me placer. Sauf que ce jour-là, le scénario est plutôt impitoyable : relances à chaque virage, portion face au vent, et un rythme qui grimpe très vite.
Résultat : je tiens 11 minutes dans le peloton. Derrière, c’est une autre course qui commence.
Avant le départ : un circuit de 2,4 km qui annonce la couleur
Dès les premiers mètres, je comprends le piège : 2,4 km, beaucoup de virages, et donc des relances. Un circuit où tu n’as pas le droit de « te cacher » longtemps. Tu remets du braquet, tu relances, tu te replaces… et tu recommences. Sans pause.
Je me dis que sur le plat, ça devrait aller. Mais je sais aussi que ce genre de circuit, ça te crame par à-coups. Et si en plus il y a du vent, le moindre trou devient un gouffre.

Départ : ça tourne, ça relance, ça étire le paquet
Top départ. Premier virage, et tout de suite : ça accélère. Pas forcément une grosse vitesse constante, mais des coups de rein à chaque sortie de courbe.
Je me retrouve rapidement en queue de peloton, et là, c’est déjà un mauvais signe. Parce que sur un circuit comme ça, être derrière, c’est subir les élastiques : tu freines un peu plus, tu ré-accélères un peu plus fort, et tu dépenses beaucoup pour juste… rester là.
Je sens le truc venir : « Si je reste à l’arrière, je vais me fatiguer vite. »
Lire aussi : sur STRAVA il y a les détails de cette course UFOLEP de Mérignac
« Il faut envoyer les watts » (et ça revient toutes les 10 secondes)
À peine sorti d’un virage, il faut remettre. Et à ce petit jeu-là, je le sens : je vais me vider.
Cardio, pourtant, je suis encore bien : 150 bpm sur 180. Mais le problème n’est pas ici… ce sont les jambes, la capacité à relancer, à encaisser ces changements de rythme en permanence. Et moi, ce jour-là, j’ai du mal.
Côté nutrition, j’ai 3 gels endurance dans ma sacoche de cadre, je sais que cela sera largement suffisant surtout que j’ai 2 bidons d’eau pour faire passer !

Le vent : là où ça devient sérieux
Et puis on arrive sur la partie face au vent. Et là, c’est une autre ambiance.
Je sens que ça appuie. Je vois les gars devant, ça tourne, ça se met en éventail comme ça peut… et moi je me retrouve à prendre le vent plus que je voudrais. Le rythme devient dur à tenir, pas parce que c’est une bosse, mais parce que c’est un effort « sale » : tu pousses pour avancer, et tu n’as pas l’impression de gagner grand-chose.
À un moment, je m’accroche derrière un autre coureur en me disant : « Ok, au moins, il me protège un peu. » J’essaye de jouer avec les roues. J’essaye de me replacer. Je passe. Je fais même un petit commentaire au passage. Mais je sens que je suis déjà loin du confort.
Le rythme devient infernal : je glisse vers l’arrière
Ça relance fort. Encore. Et encore.
Je commence à perdre du terrain. À ce moment-là, je monte à plus de 160 bpm… et malgré ça, je sens que les jambes ne répondent pas. C’est ce mélange frustrant : tu es « dans l’effort », tu as l’impression de faire ce qu’il faut, mais tu n’as pas la puissance pour remonter.
Le pire, c’est que je fais l’erreur classique : je me retrouve avant-dernier, puis dernier. Et je le sais : c’est mal joué. À posteriori, c’est facile à dire, mais sur le moment, tu subis, tu te dis « ça va revenir », tu te fais aspirer vers l’arrière… et tu te retrouves dans la zone où ça casse.
Je me le dis clairement : il aurait fallu que je sois au milieu du peloton, pas à l’arrière à encaisser.

Le moment où ça casse : « je décroche complet«
Et là, ça arrive. On voit le paquet s’éloigner. Je décroche.
Ce n’est pas une explosion nette, pas un gros « stop » d’un coup. C’est plus sournois : un virage, une relance, un trou qui s’ouvre… puis un deuxième… et tu passes du statut « dans le peloton » à « en train de chasser », sans transition.
Et quand tu n’as plus personne devant toi sur la portion face au vent, tu comprends vite : tu prends tout, et ça te calme.
Je m’accroche quand même. Je vais chercher une roue. Je tente de remonter dans ce qu’il reste d’un groupe. Mais on n’a même pas fait trois tours que je suis déjà en train de lutter pour limiter la casse.
Derrière : la chasse et la gestion
Une fois lâché, le mental change. Tu n’es plus dans « la course » du peloton. Tu es dans un truc plus brut : survivre, trouver des roues, faire des relais quand ça a du sens, et essayer de garder un minimum de vitesse.
Je finis par me retrouver avec un coureur (je le repère, c’est le numéro 5). Et là, on commence à fonctionner à deux, plus ou moins naturellement : quand on arrive face au vent, il se met devant et il se sacrifie. Moi, je peux le suivre, rester à l’abri, récupérer un peu.
Sur cette portion, on arrive à rouler autour de 33–34 de moyenne. Sur le papier, ça n’a rien d’exceptionnel, mais dans ce contexte – vent, relances, fatigue – ça fait la différence. Et surtout, ça me permet de rester dans un effort « gérable ».
Je sens que sur le plat, j’ai encore des jambes. Je me place devant parfois, je fais quelques kilomètres comme ça. Mais dès qu’il faut changer d’intensité tout le temps, je paie. C’est exactement ce qui m’a fait lâcher du peloton : les variations permanentes.

Les relais : simple, efficace, et ça occupe l’esprit
On se fait des relais. Des fois courts, des fois un peu plus longs. Rien de compliqué : tu passes, tu prends un peu de vent, tu te rassois, tu repars.
Et c’est là que je retrouve un truc que j’aime dans le vélo : même quand tu es « loin », tu peux encore avoir cette sensation d’entraide. À un moment, on nous encourage : « Allez les deux, force, force. » Ça ne change pas le résultat, mais ça met un peu de chaleur dans la course.
On double des retardataires. On garde un bon rythme, 35–36 km/h quand ça roule. Et dès que ça ralentit un peu, je relance, je double, juste pour maintenir un tempo et ne pas m’endormir. Pas pour jouer un classement, juste pour rester actif.

Prendre un tour : la réalité d’un circuit court
Sur un circuit de 2,4 km, quand tu sors du peloton, tout va vite. Très vite.
À un moment, je me fais reprendre un tour. De toute façon, quand tu as décroché, tu sais que ça peut arriver : le paquet roule, il tourne, il relance… et toi tu fais ta course à ton rythme, en essayant de rester propre.
Je les « suis de loin ». Je sens aussi qu’ils ont peut-être un peu ralenti par rapport au tout début, où ça roulait fort : plus de 40 km/h, et même les deux premiers tours à 40 de moyenne. Clairement, je n’étais pas prêt à encaisser des relances aussi violentes en catégorie 3.

Les derniers kilomètres : finir, encaisser, apprendre
La fin, c’est surtout une question de finir sans se mettre dans le dur pour rien. On arrive sur la ligne droite, le vent est parfois de côté, parfois favorable, ça change. Quand ce n’est pas face au vent, tu respires.
Je termine. Pas dans le paquet. Pas comme je l’avais imaginé. Mais je termine.
Et il y a un point important : une chute à l’arrivée. Ça a tapé. Moi, je passe et je finis, mais ça rappelle que sur ces courses nerveuses, ça peut aussi basculer pour autre chose que les jambes.

Analyse à froid
Ce qui a fonctionné
- Le fait de ne pas exploser complètement : une fois lâché, j’ai réussi à continuer, à rouler, à me remettre dans un rythme.
- La collaboration derrière : avec le numéro 5, on a trouvé une logique simple face au vent / abri, et ça m’a permis de tenir un tempo correct.
- Le cardio « pas catastrophique » au début : à 150 bpm sur 180, je n’étais pas au plafond dès les premières minutes. Le problème était ailleurs : la répétition des relances.
Ce qui n’a pas fonctionné
- Le placement : être en queue de peloton sur ce type de circuit, c’est se condamner à subir.
- La capacité à encaisser les changements d’intensité : relances à chaque virage, accélérations répétées… c’est exactement ce qui m’a fait lâcher.
- La gestion du vent : dès que je me retrouve sans roue sur la portion face au vent, je perds du terrain très vite.
Les bonnes décisions
- Une fois lâché, ne pas abandonner : continuer, trouver un groupe, faire des relais, apprendre à rouler « derrière ».
- Garder la tête froide : accepter que ce jour-là, le peloton était trop rapide pour moi sur ce format.
Matériel & gestion
Je n’ai pas de détail matériel particulier sur cette course, mais il y a un point « gestion » évident : sur un circuit comme Mérignac, tu ne peux pas subir les relances. Il faut être placé, protégé, et limiter les à-coups.
En termes d’effort, je le vois bien : ce n’est pas une montée longue au seuil. C’est un enchaînement de micro-efforts, des relances, du vent, des trous à boucher. Et ça, ça demande un autre type de jambes.

Conclusion : 11 minutes dans le peloton… et une suite logique
Je suis un peu déçu, forcément. 11 minutes dans le peloton, c’est court, et ça laisse un goût de « pas assez ». Mais c’est aussi une info claire : sur un circuit court, plat, avec virages et vent, je dois progresser sur le placement et les relances.
Et surtout : ça me donne une direction.
Parce que derrière, je le sais déjà : je serai là à Abzac le dimanche d’après. Un circuit plus long (on parle de 8 km) et beaucoup moins de relances. Sur le papier, ça correspond mieux à mon profil.
Mérignac, c’est une claque utile. Pas agréable, mais utile. Et ça fait partie du jeu.







